La réduction du nucléaire de 50% à l'horizon 2025 remise en cause
A l’occasion d’une communication sur la trajectoire d’évolution de l’énergie électrique au conseil des ministres du 7 novembre 2017, le ministre de la Transition écologique a acté que l’objectif de réduction de la part de l’énergie nucléaire à 50% ne sera pas atteignable en 2025.
Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, RTE, a présenté le 7 novembre plusieurs scénariis d’évolution de la consommation d’électricité et du parc de production électrique à l’horizon 2035.
Ces travaux d’expertises apporteraienr des éléments objectifs importants pour la révision de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui doit intervenir d’ici fin 2018.
Or, tous les scénarios montreraient une stabilisation, voire une baisse de la consommation d’électricité à long terme, malgré des hypothèses ambitieuses en termes de développement du véhicule électrique et d’électrification des usages pour réduire la consommation d’énergie fossile.
Cette situation s’expliquerait par la réussite des politiques d’efficacité énergétique et par les mesures pour la rénovation énergétique des bâtiments.
Toutefois, afin d’atteindre l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050, l’évolution de notre système électrique suppose aucun nouveau projet de centrale thermique à combustibles fossiles, ni aucune augmentation des émissions de gaz à effet de serre de notre production électrique.
Les études menées par RTE montreraient que l’échéance de 2025 pour la réduction de la part du nucléaire soulève d’importantes difficultés de mise en œuvre au regard de nos engagements en matière climatique.
Malgré un développement volontariste des énergies renouvelables, et du fait de la faible maturité à court terme des solutions de stockage, la France serait contrainte de construire une vingtaine de nouvelles centrales à gaz dans les sept prochaines années pour assurer la sécurité d’approvisionnement lors des pointes de consommation, conduisant à une augmentation forte et durable de nos émissions de gaz à effet de serre.
Dès lors, les décisions de long terme sur l'évolution du mix dépendront du développement effectif du stockage, indispensable pour accompagner un développement massif des énergies renouvelables, assurer la sécurité d’approvisionnement et notre souveraineté énergétique.
En conséquence, le gouvernement a annoncé qu’une nouvelle trajectoire d’évolution de notre mix électrique sera élaborée pour permette d’atteindre le plus rapidement possible les objectifs fixés par la loi de transition énergétique en prenant en compte l’impératif climatique, la sécurité d’approvisionnement en électricité, la compétitivité économique du pays et la soutenabilité financière de la transition, et en préservant la possibilité de faire des choix en fonction des évolutions technologiques et économiques à venir.
Cette trajectoire intégrera le développement et le renforcement des filières industrielles, ainsi que les enjeux de transformation des métiers et des compétences. Et si la centrale nucléaire de Fessenheim sera bien fermée à l’ouverture de l’EPR de Flamanville, la programmation pluriannuelle de l’énergie fixera les orientations en matière de réduction du parc nucléaire existant, en intégrant l’incertitude sur les avis futurs de l’Autorité de sûreté nucléaire, autorité indépendante, concernant la prolongation de la durée d’exploitation des réacteurs au-delà de leur quatrième visite décennale.
La PPE définira également les modalités du maintien du recyclage du combustible nucléaire qui revêt un caractère stratégique pour la France.
Mais, sans attendre l’aboutissement des travaux de la PPE, le Président de la République a demandé au ministre de la Transition écologique de préparer au cours du premier trimestre 2018 un plan d’actions pour simplifier fortement le développement des projets de production d’énergie renouvelable et pour accroître notre ambition en la matière au meilleur coût pour la collectivité. Sera en outre présenté un plan pour l’efficacité énergétique du secteur du bâtiment permettant d’accélérer le rythme de la rénovation des logements et de lutter contre la précarité énergétique pour sécuriser la trajectoire de réduction de notre consommation d’énergie.
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